Franchement, il faut arrêter de gâtouiller sur les moutons, ces boules de laine soi-disant toutes mimi. Parce qu’à y regarder de plus près, un mouton, c’est terriblement moche. Voire un brin flippant avec ses quatre sabots acérés, sa tête chauve qui sort d’un corps cotonneux, ses grosses dents toutes semblables et ses bêlements de radio-réveil à court de piles. Sans compter que ça pue comme une salle de sports un samedi soir. Alors, forcément, quand on se retrouve devant un troupeau de moutons vampires génétiquement modifiés, au milieu d’un pays – la Nouvelle-Zélande – qui compte dix fois plus de ces sales trucs que d’humains, on ne la ramène pas trop sur le look et l’hygiène des bébêtes. Et on essaie de laisser les ovins hargneux faire leur laine dans leur coin.
La Nouvelle-Zélande, ce n’est pas que le gigantesque terrain de jeu de Peter Jackson, c’est aussi la patrie de gens qui n’en peuvent plus qu’on leur fasse des blagues sur les moutons. Une patrie qui n’en perd pas pour autant son sens de l’autodérision. Lorgnant allègrement sur son grand aîné et sur la série des Evil Dead, Jonathan King livre ainsi une comédie horrifique pétaradante, où les gags s’enquillent à un rythme effréné. Une sorte d’Isolation qui aurait pris le chemin de la série Z. Quoi qu’il en soit, le film a bénéficié d’un budget conséquent et de l’expertise de Weta Workshop (responsable des effets spéciaux de King Kong et du Seigneur des Anneaux), qui permet à ces 87 minutes d’humour régressif de jouir d’effets aussi drôles qu’effrayants. 16/4 Tour et Taxis 20h. Site officiel
Un poing dans la gueule, c’est le meilleur moyen d’aimer mes films ! » Bon, d’accord, Uwe Boll a encore des efforts à faire en relations publiques. Par contre, avec son nouveau film, il risque bien de retourner la situation à son avantage. Tous les éléments d’une bonne histoire d’Heroïc Fantasy sont présents : une aventure épique pleine de péripéties, de trahisons, de tromperies et de destins révélés ; des paysages magnifiques ; des combats dantesques aux chorégraphies impressionnantes (Jason Statham s’en donne à cœur joie) et un casting en béton : John Rhys-Davies, Ray Liotta, Burt Reynolds, Ron Perlman, Leelee Sobiesky, … Alors, c’est vrai, on pourra lui reprocher ses emprunts un peu voyants au Seigneur des Anneaux ; mais on aurait tort de se priver de cette aventure féerique menée à un train d’enfer. Pas taper, Uwe, on l’aime bien ton film !
11/4 22h Avant-première mondiale! Site officiel
Difficile de ne pas voir derrière The Ugly Swans la statue de Commandeur d’Andreï Tarkovsky. Signé par l’un de ses disciples et tiré d’un roman des auteurs de Stalker, les frères Strugatsky, The Ugly Swans se place au même niveau de méditation philosophique que les deux films de science-fiction de Tarkovsky. On reconnaîtra facilement dans ce pamphlet - où toute différence est considérée comme potentiellement dangereuse - les reliquats de l’époque soviétique à laquelle le roman a été écrit. Mais Lopushansky a remanié son script de manière à lui donner une résonance plus universelle et plus proche des préoccupations contemporaines. Visuellement, le film est absolument splendide, réussissant à rendre toutes les textures de l’eau, mais aussi la décrépitude des matières soumises à son travail. 14/4 18h
Site officiel
Quand de jeunes cinéastes anglais sont en colère, ça donne soit des films à la Lindsay Anderson ou Mike Leigh, soit des films coups-de-boule comme Broken. Et, y a pas à dire, Adam Mason & Simon Boyes sont en colère, contre le système de production notamment. En a peine 5 minutes de métrage, leur film ne laisse aucun doute. L’expérience sera impitoyable, sanguinaire, désespérée et commercialement incorrecte. Tourné en vidéo avec des moyens ridicules (une caméra, trois sources lumineuses et une paire d’acteurs), Broken compense sa pauvreté technique par une perversité rarement vue à l’écran en dehors des circuits d’exploitation. C’est bien simple, à côté de Broken, Saw, c’est les Bisounours. Ceci dit, le film ne se limite pas à une démonstration de violence gratuite ; il arrive aussi à construire une tension entre ses personnages, à les faire exister jusqu’à un rebondissement final absolument étourdissant.
Présenté en collaboration avec Amnesty International (le BIFFF se mobilise contre la torture). 12/4 24h (oups)
Fort de l’incroyable succès public de son précédent opus, Night Watch (Corbeau d’Argent au BIFFF 2005), Timur Beckmambetov revient sortir le cinéma russe de sa léthargie avec ce deuxième volet des aventures d’Anton. Day Watch. Un second volet qui frappe encore plus fort que son prédécesseur : plus violent, un peu plus linéaire (c’était bien nécessaire, avouons-le), plus concentré autour de ses personnages principaux (itou), mais surtout nettement, nettement plus couillu en termes d’action et d’effets spéciaux. Il faut voir, à ce propos, la reconstitution dantesque de la bataille de Samarkand ou cette voiture roulant littéralement sur la façade d’un immeuble. Avec ce film, Beckmambetov gagne ses galons de grand nom du cinéma de genre et s’est ouvert toutes grandes les portes de Hollywood où il partira tourner le 3e épisode. 13/4 20h
Site officiel
On savait Bernard Werber, la star de la littérature de S.F. française, fan de cinéma et on savait qu’il caressait depuis un petit temps l’idée de passer au long métrage après deux courts, dont un - La Reine de Nacre - présenté ici même en son temps. C’est sous l’égide de Claude Lelouch qu’il est finalement parvenu à sauter le pas. Adaptation de sa propre pièce de théâtre, Nos Amis Les Terriens est du pur Werber : un basculement de perspectives qui permet de tendre, avec pertinence et humour, un miroir à l’être humain, d’en décortiquer l’organisation sociale, de le désacraliser pour mieux en extraire la grandeur pathétique. Adoptant la forme d’un faux documentaire tourné par des extra-terrestres, le film arrive ainsi à nous rendre spectateurs de nos propres comportements et nous fait du coup rire (jaune) sur toutes ces habitudes que nous ne voyons même plus. 6/4 18hSite officiel
Réussir à construire un thriller exaltant à partir d’un sujet aussi prise de tête que la haute finance devrait déjà suffire en soi pour qu’on salue ce second long métrage de Peter Lindmark. Mais qui plus est, le réalisateur suédois parvient à se placer au niveau du meilleur de la production hollywoodienne. Pour porter l’intrigue sur ses épaules, Lindmark s’offre les services du désormais über-bankable Mads Mikkelsen (Adam’s Apples, Casino Royale) qui donne au personnage de Thomas l’intensité indispensable au rythme soutenu de ce thriller d’action plein de surprises et de rebondissements, proprement époustouflant. 7/4 16h.
Site officiel
Tout fan de cinéma gore a, au de fond lui, cette question lancinante : ce Hills Have Eyes 2 est-il la suite du remake de l’année dernière ou le remake de la séquelle de 1985 ? Car ce Hills Have Eyes 2 original, de fort funeste mémoire, a instillé la première graine du doute dans l’esprit du fan de Wes Craven. Ce fan-là, on peut le rassurer : le film de Martin Weisz a plus à voir avec la grosse claque que nous a infligée Alexandre Aja. Certes, celui-ci - reparti avec son comparse Gregory Levasseur dans ses bagages - a laissé à Jonathan Craven (épaulé par papa) le soin de scénariser cette suite. De son côté, Weisz - fort d’un Prix de la Meilleure Réalisation à Sitges et d’un Méliès d’Argent à Cinénygma Luxembourg, pour son Rohtenburg - relève le gant de belle manière. Son opus, moins violent que son prédécesseur, se place néanmoins nettement au-dessus de la mêlée et n’a pas à rougir de son aîné. 7/4 2Oh. Site officiel
Avec The Host, Bong Joon-ho applique au film de monstre le même traitement qu’il a appliqué au film policier dans son déjà excellent Memories of Murder. Son scénario passe au scanner une bonne part des problématiques de la société coréenne actuelle : ses relations en demi-teintes avec les Etats-Unis, le darwinisme économique, l’individualisme forcené, … Tout cela en gardant au film une pure dimension de divertissement à grand spectacle. Tous ses personnages sont excellemment dessinés, jusqu’au monstre lui-même qui finit par devenir un symbole universel de toutes nos angoisses contemporaines. Le casting est à la hauteur du film, emmené par un immense Song Kang-ho (The Quiet Family, The Foul King, Memories of Murder), extraordinaire dans tous les registres. Assurément, l’un des tous grands films fantastiques de l’année. Soirée de Gala d'ouverture 6/4 20h. Courrez réserver, ce film vaut le détour, un chef d'oeuvre, un bijou venu de Corée, un des meilleurs films du genre.
Progammé au Gala d'ouverture 5/4 20h Site officiel Chronique précédente. Cliquez sur le tag The Host.
Ne tournons pas autour du pot : Kale est un sale petit con, qui utilise l’excuse de la mort de son père pour glander à l’école et faire les pires conneries avec ses potes pendant que sa mère, trop occupée à multiplier les boulots pour subvenir à leurs besoins, n’arrive plus à le recadrer. Résultat, après une connerie un peu plus grosse que les autres, Kale se retrouve devant la justice et écope d’une assignation à résidence pendant 90 jours. Histoire de tuer le temps, il se met à observer ses voisins avec les jumelles de papa. Or, au beau milieu d’un travelling entre une minette en maillot de bains et un soutif qui s’apprête à tomber, Kale surprend ce qui ressemble furieusement à un meurtre. Incapable de sortir sans rameuter tous les flics de la ville, Kale n’a d’autre solution que de faire appel à sa petite amie pour mener l’enquête.
Ca n’aura pas échappé à votre sagacité : il y a comme un léger parfum de Fenêtre sur Cour qui plane sur ce Disturbia. Mais DJ Caruso ne se limite pas à copier-coller le chef-d’œuvre d’Hitchcock et de remplacer James Stewart et Grace Kelly par de purs représentants du public de base des multiplexes (l’acné purulent en moins, on vous le concède). Réalisateur régulier d’épisodes du brutal The Shield, Caruso insuffle le nerf qui caractérise la série dans ce thriller pêchu. Le trop rare David Morse (Dancer in the Dark, The Green Mile) se fait visiblement plaisir à camper le parfait salaud, tandis que Carrie-Anne Moss (la Trinity de Matrix) est parfaite en battante malgré elle et prête à craquer. Gala de clôture 17/4 20h. Site officiel Mais encore quelques petites pépites chères aux amateurs de sensations fortes à la ...Nuit Masters of Horror II . Au programme: John Landis, Dario Argento, John Carpenter, Rob Schmidt, Brad Anderson et Joe Dante. Et cerise sur le gâteau, un invité d'honneur de marque: Tom Savini, acteur, réalisateur, maquilleur et auteur d'effets spéciaux américain. Né le 3 novembre 1946 à Pittsburgh. Il est surtpout célèbre pour son travail de maquilleur, entamé aux côtés de George Romero dans Zombie. Merci au Bifff , son aide m'a été bien précieuse. |